Plusieurs grands ensembles de taches solaires sont apparus depuis le 20 novembre sur notre étoile. Celle-ci approche en effet son maximum d’activité prévu en 2025, selon un cycle de 11 ans : or cette activité peut impacter directement nos réseaux électriques et systèmes de communications.
Ces taches correspondent à des anomalies du champ magnétique très puissant de notre astre qui inhibent les mouvements de convection ; leur couleur sombre provient d’une température inférieure de 2000° à celle de la surface.
Elles apparaissent et disparaissent en quelques jours au voisinage des 30e parallèles nord et sud, et sont entrainées par la rotation de l’astre : 1 tour d’Ouest en Est (soit de gauche à droite) tous les 24 jours à l’équateur, un peu plus aux pôle (32 jours).
Les taches sont le siège d’éruptions solaires, visibles ici sur la circonférence, qui projettent dans l’espace des flux intenses de particules et de radiations. Par ailleurs, un autre phénomène appelé éjection de masse coronale envoie aussi des particules chargées qui interagissent avec le champ magnétique et la haute atmosphère terrestre, formant les fameuses aurores boréales qui peuvent devenir visibles jusqu’à nos latitudes.
Plusieurs satellites en orbite autour du Soleil, comme le Solar Dynamics Observatory (SDO) de la NASA, mesurent en permanence la direction et l’amplitude de ces mouvements afin d’avertir la communauté scientifique si la Terre se trouve dans l’axe d’une émission importante.
Des images actualisées plusieurs fois par jour du disque solaire sont disponibles ici : https://sdoisgo.blogspot.com/p/the-sun-now.html
Le site https://www.spaceweatherlive.com/ (en français) fournit une synthèse de l’activité solaire, des prédictions et des alertes.
Le préavis est de quelques minutes pour les radiations à une vingtaine d’heures pour les flux de particules ; cela est suffisant pour mettre en sécurité les installations sensibles, jusqu’à un certain point… Il n’est pas impossible qu’une tempête très sévère comme celle de l’été 1859 (événement de Carrington) mette hors service tous les satellites en orbite moyenne ou géostationnaires ainsi qu’une bonne partie de la distribution d’électricité sur le globe : plus de téléphone, de GPS, d’Internet… retour au XIXe siècle pendant plusieurs mois sur toute la Terre en attendant les réparations !
L’histoire de l’activité solaire est enregistrée dans les cernes des arbres par leur concentration résiduelle en carbone 14, directement liée à l’intensité des rayons cosmiques. Ainsi, il a été constaté que les maximas des cycles de 11 ans varient dans un rapport de 1 à 3 selon une périodicité de 90 ans environ. Le dernier pic très intense s’étant produit en 1958, nous sommes donc dans une phase “plutôt calme” bien que des sursauts soient toujours possibles.
Notre étoile un peu turbulente doit donc être surveillée de près.
Attention : ne jamais regarder directement le Soleil ni pointer un instrument sans un filtre spécialisé pour l’observation solaire, sous peine de dommages graves et irréversibles.