La pleine Lune du 18 septembre aura en effet un diamètre apparent maximum car notre satellite naturel passera simultanément au périgée : il s’agit du point le plus proche de la Terre dans son orbite elliptique autour du centre de gravité commun.
Cette distance varie au maximum entre 356 500 et 405 500 km de la surface terrestre au cours d’une révolution sidérale de 27,32 jours. Cela représente une variation jusqu’à 14%, et le diamètre apparent fait de même. La luminosité est 30% plus forte au périgée, mais il n’y a aucun danger pour les yeux ; il sera cependant préférable de mettre un filtre atténuateur pour observer le disque lunaire dans un instrument sans être ébloui.
Comme toutes les lunes massives du système solaire, notre Lune est en verrouillage gravitationnel avec sa planète : sa période de rotation est égale à sa période de révolution sidérale, et celle-ci nous présente toujours la même face.
La Terre s’étant déplacée autour du Soleil, il faut deux jours et cinq heures de plus à la Lune pour retrouver une phase identique par rapport au Soleil ; c’est la période synodique de 29,53 jours qui sépare deux pleines lunes par exemple.
La différence entre les périodes sidérale et synodique fait que le phénomène de super-Lune se produit toutes les 13 lunaisons environ.
En revanche, contrairement à la plupart des autres lunes, notre satellite n’orbite pas dans le plan équatorial de sa planète. Cela accrédite la thèse d’une formation postérieure à celle de la Terre, suite à l’impact de cette dernière avec une autre planète appelée Théia. La Lune orbite en effet dans un plan proche de l’écliptique, qui est celui de la Terre autour du Soleil, avec seulement 5° d’inclinaison. Elle coupe donc ce plan deux fois par révolution autour de la Terre, en des points appelés nœuds.
Une éclipse de Soleil ou de Lune ne peut se produire que si la ligne des nœuds passe par le Soleil, tous les 173 jours, et si la Lune se trouve proche de l’un des nœuds à ce moment-là.
Le 18 septembre au matin, la Lune franchira justement le nœud opposé au Soleil : il se produira une éclipse partielle de Lune entre 2h40 et 6h40 TU+2. Cette dernière sera visible depuis la moitié de la Terre qui sera dans la nuit, soit en Europe, en Afrique et en Amérique. S’agissant d’une éclipse par la pénombre comme en octobre 2023 (voir l’article un peu plus loin) ou en mars dernier, la baisse de luminosité de notre satellite sera peu perceptible. 10% du diamètre lunaire se trouvera dans l’ombre de la Terre vers 04h45.
Enfin nous serons proche de l’équinoxe, jour où le Soleil se déplace dans le plan de l’équateur terrestre, ce qui renforce les coefficients de marée. Cette année, la faible distance de la Lune combinée avec un alignement presque parfait entraînera des variations de hauteur d’eau importantes avec un coefficient de 116 le 19 septembre. L’amplitude en 6h (le marnage) atteindra 60 cm à Ajaccio et 14,40 m au Mont Saint-Michel.