Phénomène très rare, nous pouvons admirer deux comètes assez brillantes présentes simultanément dans notre ciel boréal ce mois d’octobre.
La comète C/2025 A6 (Lemmon) est suffisamment lumineuse pour être distinguée à l’œil nu, bien que l’emploi de jumelles soit conseillé. Il faut la chercher 20° au-dessus de l’horizon nord-ouest, juste après la tombée de la nuit ; elle descend ensuite rapidement pour disparaître derrière l’horizon vers 20h45.

Celle-ci a été découverte en janvier dernier par l’observatoire du mont Lemmon en Arizona. Elle passera au plus près de la Terre le 21 octobre puis au périhélie (position la plus proche du Soleil) le 8 novembre à la moitié de la distance Terre-Soleil. La période de sa trajectoire très elliptique est de 1336 ans.
Façonnée par le vent de particules solaires, la queue de la comète est toujours orientée à l’opposé du Soleil, indépendamment du mouvement propre de son noyau. Elle s’étire ici verticalement sur près d’une dizaine de degrés.
La comète C/2025 R2 (SWAN) a été découverte plus récemment, le 11 septembre 2025 par l’astronome amateur ukrainien Vladimir Bezugly, en analysant les enregistrements de l’instrument SWAN embarqué à bord de la sonde solaire SOHO de la NASA. Le plan orbital de la comète étant proche de l’écliptique, l’approche de cette dernière était masquée par l’éclat du Soleil ce qui explique sa détection tardive.
Provenant également de la ceinture de Kuiper située au-delà de l’orbite de Pluton, l’objet est passé au périhélie le 12 septembre puis il passera au plus près de la Terre le 19 octobre. Sa luminosité est plus faible que la précédente, il faut des jumelles ou une lunette pour le voir au sud-ouest en début de soirée, au-dessus du Sagittaire, puis au sud en fin de mois. Situé environ 30° au-dessus de l’horizon à 20h, il est observable jusqu’à 23h.

Avec un appareil sur trépied muni d’un objectif grand angle, de belles photos de la comète peuvent être réalisées avec la Voie Lactée toute proche, laquelle est presque verticale au sud-ouest le soir en cette saison. Le temps de pose doit être inférieur à 15 s pour éviter d’avoir des étoiles filées. Il faut accumuler plusieurs dizaines de clichés puis « empiler » ceux-ci à l’aide d’un logiciel spécialisé comme Sequator, Deepskystacker ou Siril, disponibles gratuitement en téléchargement sur Internet.
Il est conseillé d’utiliser une application sur smartphone comme Stellarium pour identifier la position des deux comètes par rapport aux étoiles voisines ; celle-ci change chaque jour ! La clarté de la Lune en phase croissante sera gênante à partir du 28 octobre. Rappelons que les comètes sont des objets imprévisibles qui peuvent se désagréger à tout moment quand ils sont proches du Soleil ; il faut profiter de chaque occasion avec une bonne météo pour les observer.
Bonus : Pluie d'étoiles filantes
Nous pourrons également assister à la « pluie » d’étoiles filantes des Orionides qui atteindra son maximum le 21 octobre, avec une moyenne de 20 météores par heure. En effet la Terre coupe deux fois chaque année le sillage de la célèbre comète de Halley, dont les poussières se consument dans la haute atmosphère en laissant une traînée brillante. Les étoiles filantes sont généralement plus nombreuses en deuxième partie de nuit car l’observateur fait alors face à la direction d’avancement de la Terre sur son orbite. La constellation d’Orion, d’où semblent provenir les traînées, sera entièrement visible à partir de 23h45.