Cette année l’équinoxe de printemps dans l’hémisphère nord se produit le 20 mars à 21h24 TU : le jour et la nuit durent chacun 12h quelle que soit la latitude du lieu. Le Soleil est exactement sur le point vernal, intersection entre l’équateur céleste et le plan de l’écliptique (le plan de révolution de la Terre autour du Soleil).
Pourquoi la date de cet événement change-t-elle et ne tombe pas tous les ans le 21 mars ?
L’origine de ces variations est double. En raison de la précession de l’axe de rotation de la Terre qui décrit un cône tous les 25769 ans, ce point vernal ou plutôt cette droite tourne lentement sur l’écliptique, d’un angle de 1°23’ par siècle.
C’est la précession des équinoxes, déjà connue des astronomes égyptiens et grecs de l’antiquité.
Ce décalage s’ajoute à l’erreur d’arrondi sur la durée de l’année sidérale (le temps mis par le centre de la Terre pour faire 360° autour du Soleil). Ainsi, dans le calendrier de 365,25 jours par année établi par Jules César, l’équinoxe de printemps « avançait » en moyenne de 12 mn par an soit presque d’un jour par siècle. Au XVIe siècle, l’avance atteignait dix jours et le calendrier des fêtes religieuses n’était plus en phase avec les saisons. Sur les conseils des astronomes, le pape Grégoire XIII réforma le calendrier en 1582 de la manière suivante :
- rattrapage de 10 jours calendaires ; ainsi le lendemain du jeudi 4 octobre 1582 fut le vendredi 15 octobre,
- suppression du caractère bissextile des années séculaires sauf quand elles sont divisibles par 400.
Le calendrier grégorien définit en conséquence une durée moyenne de l’année de 365,2425 jours. Il faut noter que ce calendrier a été adopté très progressivement en Europe, et que l’Eglise orthodoxe utilise toujours le calendrier julien pour le calcul de ses fêtes religieuses.
L’heure de l’équinoxe dans notre calendrier retarde d’environ 5h 48mn chaque année puis avance de 18h 12mn les années bissextiles (en moyenne). Il reste donc une avance quadriennale de 48 mn environ, compensée par l’absence d’année bissextile les années séculaires. Ainsi, l’équinoxe tombera le 20 ou le 19 mars jusqu’à la fin du XXIe siècle, avant de revenir au 21 mars en 2102.
La correction du calendrier grégorien n’est pas parfaite car la durée de l’année tropique (soit entre deux équinoxes) est de 365,2422 jours : les dates des saisons se décalent encore d’un jour tous les 3000 ans environ.
Rendez-vous en 4582 pour une prochaine correction…