Quand le Soleil se fâche…

Plusieurs grands ensembles de taches solaires sont apparus depuis le 20 novembre sur notre étoile. Celle-ci approche en effet son maximum d’activité prévu en 2025, selon un cycle de 11 ans : or cette activité peut impacter directement nos réseaux électriques et systèmes de communications.

Taches solaires 23 novembre 2023
Le Soleil photographié avec la lunette Lunt du club le 23 novembre 2023 - le nord de l'astre est à droite - Photo Christian Guerrini

Ces taches correspondent à des anomalies du champ magnétique très puissant de notre astre qui inhibent les mouvements de convection ; leur couleur sombre provient d’une température inférieure de 2000° à celle de la surface.
Elles apparaissent et disparaissent en quelques jours au voisinage des 30e parallèles nord et sud, et sont entrainées par la rotation de l’astre : 1 tour d’Ouest en Est (soit de gauche à droite) tous les 24 jours à l’équateur, un peu plus aux pôle (32 jours).

Les taches sont le siège d’éruptions solaires, visibles ici sur la circonférence, qui projettent dans l’espace des flux intenses de particules et de radiations. Par ailleurs, un autre phénomène appelé éjection de masse coronale envoie aussi des particules chargées qui interagissent avec le champ magnétique et la haute atmosphère terrestre, formant les fameuses aurores boréales qui peuvent devenir visibles jusqu’à nos latitudes.

Plusieurs satellites en orbite autour du Soleil, comme le Solar Dynamics Observatory (SDO) de la NASA, mesurent en permanence la direction et l’amplitude de ces mouvements afin d’avertir la communauté scientifique si la Terre se trouve dans l’axe d’une émission importante.

Des images actualisées plusieurs fois par jour du disque solaire sont disponibles ici : https://sdoisgo.blogspot.com/p/the-sun-now.html

Le site https://www.spaceweatherlive.com/ (en français) fournit une synthèse de l’activité solaire,  des prédictions et des alertes.

Le préavis est de quelques minutes pour les radiations à une vingtaine d’heures pour les flux de particules ; cela est suffisant pour mettre en sécurité les installations sensibles, jusqu’à un certain point… Il n’est pas impossible qu’une tempête très sévère comme celle de l’été 1859 (événement de Carrington) mette hors service tous les satellites en orbite moyenne ou géostationnaires ainsi qu’une bonne partie de la distribution d’électricité sur le globe : plus de téléphone, de GPS, d’Internet… retour au XIXe siècle pendant plusieurs mois sur toute la Terre en attendant les réparations !

L’histoire de l’activité solaire est enregistrée dans les cernes des arbres par leur concentration résiduelle en carbone 14, directement liée à l’intensité des rayons cosmiques. Ainsi, il a été constaté que les maximas des cycles de 11 ans varient dans un rapport de 1 à 3 selon une périodicité de 90 ans environ. Le dernier pic très intense s’étant produit en 1958, nous sommes donc dans une phase “plutôt calme” bien que des sursauts soient toujours possibles.

Notre étoile un peu turbulente doit donc être surveillée de près.

Attention : ne jamais regarder directement le Soleil ni pointer un instrument sans un filtre spécialisé pour l’observation solaire, sous peine de dommages graves et irréversibles.

28 octobre 2023 : La Lune dans l’ombre de la Terre

Ce n’était qu’une éclipse très partielle puisque l’ombre de la Terre a effleuré le bord inférieur du disque lunaire ce 28 octobre entre 21h30 et 23h.

Eclipse de Lune du 28 octobre 2023
Photo : Christian Guerrini

L’ensemble de notre satellite est cependant passé dans la pénombre de la Terre mais celui-ci n’a pas pris la teinte rougeâtre souvent observée en raison de la réfraction des rayons du Soleil qui ont traversé l’atmosphère terrestre, comme lors d’un coucher de Soleil.

L’éclipse de Lune n’est possible que pendant la pleine Lune, quand celle-ci est alignée avec le Soleil et la Terre, à l’opposé de cette dernière. Cela ne se produit pas à chaque lunaison car l’orbite de la Lune est inclinée de 5,1° sur le plan de révolution de la Terre autour du Soleil (l’écliptique). Il faut que les nœuds ascendant et descendant, i.e. les points d’intersection de l’orbite lunaire avec le plan de l’écliptique, soient situés sur la droite Soleil-Terre. Cela explique pourquoi les éclipses de Lune et de Soleil sont souvent proches.

Contrairement à l’éclipse de Soleil, l’éclipse de Lune dure deux à quatre heures et peut être observée depuis toute la moitié « nuit » de la surface de la Terre, pour laquelle la Lune est au-dessus de l’horizon local pendant ce créneau. L’emploi de jumelles est recommandé, il n’y a pas besoin de protection particulière.

Une éclipse de Lune partielle similaire est prévue le 18 septembre 2024 autour de 04h40 TU+2.

La première mesure de la taille de la Lune a été réalisée dans l’Antiquité au moyen de l’observation de ces éclipses qui ont permis de comparer l’ombre de la Terre avec son satellite. Ainsi la Lune est 3,7 fois plus petite que la Terre. Le diamètre apparent de la Lune étant d’un demi-degré soit 1/114e de radian, la distance moyenne Terre-Lune est donc de 114 diamètres lunaires, soit 29 diamètres terrestres. Or ce diamètre avait été calculé par Erathostène d’Alexandrie en 230 avant JC avec une précision remarquable (2%) en mesurant l’écart entre les ombres au solstice d’été sur deux points de latitudes différentes, et la distance entre ces deux points. Ce diamètre vaut 12700 km ce qui donne une distance moyenne Terre-Lune de 384 000 km.

Comme l’orbite de la Lune est une ellipse, cette distance ainsi que son diamètre apparent varient de +/- 7% au cours d’une lunaison. Mais contrairement à une idée reçue, ce diamètre apparent ne dépend pas de la hauteur de l’astre dans le ciel. C’est une illusion sensorielle qui nous fait paraître le disque lunaire ou solaire plus grand quand il est proche de l’horizon.

Quels instruments pour l’astronome amateur ?

Le Club Ajaccien des Amateurs d’Astronomie (C3A) inaugure un nouveau format de conférences avec “Les Ateliers du C3A” !

Une conférence interactive, basée sur les échanges, pour donner des clés afin de s’initier et de se perfectionner en astronomie.

Le premier rendez-vous aura pour thème : Quels intruments pour l’astronome amateur ?

Les photos prises par les télescopes spatiaux tels que Hubble ou le James Webb ont fait découvrir au plus grand nombre la beauté et la diversité des objets célestes. Elles ont peut-être éveillé chez certains leur intérêt pour l’astronomie.

Sous nos latitudes, le ciel nocturne évolue et offre un spectacle renouvelé au fil des saisons. En Corse la qualité du ciel est propice à l’observation de la voûte céleste ; de quoi donner l’envie de s’équiper !

Face à une offre de matériel abondante et diversifiée, les amateurs, comme les parents d’enfants ou d’adolescents intéressés par l’astronomie, peuvent se sentir perplexes.

Choisir un instrument d’observation suscite beaucoup de questions

Quels types d’objets vais-je pouvoir observer ? Comment choisir un instrument adapté à mon programme ? Faut-il préférer une lunette ou un télescope ? Quelle est la différence entre les deux ? Quels sont les principes du grossissement ? Quels sont les accessoires indispensables ? Quel type d’instrument pour commencer avec un enfant ?…

Toutes ces questions et bien d’autres encore seront abordées lors de cette conférence du Club Ajaccien des Amateurs d’Astronomie, en partenariat avec le Grand Site des iles Sanguinaires et de la pointe de la Parata.

Informations pratiques

Date : Mardi 24 octobre à 18 h 00

Lieu : Maison du Site – pointe de la Parata – route des Sanguinaires – Ajaccio

Nombre de places limité, réservation obligatoire sur :

https://www.helloasso.com/associations/club-ajaccien-des-amateurs-d-astronomie/evenements/quels-instruments-pour-l-astronome-amateur

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La comète surprise de cette fin d’été

Malgré les performances des réseaux de télescopes automatisés qui scrutent le ciel, c’est un astronome amateur japonais, Hideo Nishimura, qui a découvert le 12 août dernier une belle comète.  Elle provient du lointain nuage d’Oort, aux confins du système solaire.

C/2023 P1 va passer près du Soleil le 18 septembre à 0,22 UA (33 millions de km), soit à l’intérieur de l’orbite de Mercure. En raison de sa vitesse élevée, celle-ci échappera à l’attraction de notre étoile et sortira ensuite du système solaire : nous ne la reverrons plus.

C’est une bonne raison pour l’observer avant son passage au plus près de la Terre prévu le 13 septembre. Avec une magnitude comprise entre 2 et 4, elle sera donc théoriquement visible à l’œil nu.

Cependant, elle sera proche du Soleil et donc observable depuis la Corse seulement le matin avant le lever du jour jusqu’au 9 septembre. Elle se trouvera un peu au-dessus de l’horizon Est dans les constellations du Cancer puis du Lion. La planète Vénus qui réapparaît le matin est un bon repère à une dizaine de degrés ; l’emploi de jumelles est cependant conseillé.

Pour mémoire, une comète est un petit corps céleste constitué d’un noyau de glace et de roches de quelques km de diamètre en orbite autour d’une étoile. Lorsque sa trajectoire l’amène près de cette étoile, le noyau s’entoure d’une fine atmosphère brillante constituée de gaz et de poussières, appelée chevelure ou coma. Il arrive fréquemment que l’objet se désintègre à l’approche de son étoile en raison du puissant rayonnement qui échauffe sa surface.

Pour connaître les prochains passages intéressants, le site http://astro.vanbuitenen.nl/comets recense les comètes les plus brillantes détectées récemment et fournit les éléments de leur trajectoire.

Positions de l’objet entre le 24/08 et le 10/09/2023, tracées avec le logiciel Stellarium

Agrandir la carte avec un clic droit.

Nuit des Etoiles – 11 et 12 août 2023

Affiche Nuit des Etoiles 2023

Organisées par l’Association Française d’Astronomie (AFA) et la revue Ciel&Espace, les 33ème Nuits des Etoiles se tindront les 11 et 12 août 2023.

En famille, entre amis ou en solo, les Nuits des Etoiles sont devenues, au fil des ans, le rendez-vous incontournable pour découvrir le ciel nocturne et s’initier à l’observation.

A Ajaccio, cette 33ème édition sera relayée par le Club Ajaccien des Amateurs d’Astronomie. A cette occasion il accueillera le grand public sur son observatoire.

Conditions d'Accueil

Uniquement sur réservation.

En cliquant sur l’un des liens ci-dessous vous serez redirigé sur la page HelloAsso du Club et pourrez réserver votre soirée :

Tarif

5 € par personne

Gratuit pour les enfants jusqu’à 7 ans

Programme

Atelier n° 1 : Découverte de la voûte céleste et contes mythologiques.

Découverte et identification des plus belles étoiles et constellations d’été telles que la Lyre, le Cygne, l’Aigle, Hercule, le Scorpion et bien d’autres encore, le tout agrémenté de contes et légendes mythologiques en relation avec les constellations observées.

Les visiteurs pourront apprendre à s’orienter dans le ciel en sachant reconnaître l’étoile Polaire et tous les autres “jalons” du ciel.

La période sera propice à l’observation d’étoiles filantes et en particulier les Perséïdes dont le pic se situera entre le 11 et le 13 août 2023

Atelier n° 2 : Observation au télescope.

L’attraction principale de cet atelier sera l’observation au télescope d’objets remarquables du ciel d’été.

Ces ateliers étant “tournants”, les visiteurs pourront passer d’un atelier à l’autre et ainsi profiter de l’ensemble du programme proposé.

Recommandations importantes

  • L’accueil se fera uniquement sur réservations (liens ci-dessus),
  • Il est recommandé de se présenter à l’accueil 10 mn avant le début de la soirée,
  • Il est interdit de pénétrer en voiture dans l’enceinte de l’Observatoire. Le parking destiné au public est situé sur la droite juste avant le panneau indiquant l’entrée du site mais celui-ci sera vite saturé. Il est donc fortement recommandé aux visiteurs de se garer le long de la route d’accès au site, après le rond-point du “Week-End” et de continuer les quelques mètres à pied.
  • Pas de lumière blanche (lampe torche, lumière de téléphone, flash d’appareil photo..) sur un site d’observation où seule la lumière rouge est acceptée.

Contact

Pour tous renseignements : Lucien Luciani : 06 84 75 71 78

Une belle supernova dans une galaxie proche

L’explosion d’une étoile vient d’être détectée dans la constellation de la Grande Ourse, elle est visible dans un petit télescope. C’est une supernova de type II, résultat de l’effondrement d’une étoile plus massive que 10 fois notre Soleil après avoir fusionné tout son combustible nucléaire. 

Cette supernova nommée SN 2023ixf a été découverte par l’astronome amateur japonais Koichi Itagaki le 19 mai 2023 dans un bras de la “galaxie du moulinet” M101, située à une distance d’environ 21 millions d’années-lumière.

Cela veut dire que l’étoile a explosé il y a 21 millions d’années, tandis que l’éclat de l’explosion arrive seulement aujourd’hui jusqu’à nous.

M101 - galaxie du Moulinet
M101 - galaxie du Moulinet - Photo : C Guerrini
M101 Galaxie du moulinet et SN 2023 ixf 27 05 2023
Galaxie du Moulinet et la supernova SN 2023ixf - le 27 mai 2023 - Photo : C Guerrini

M101 est une belle galaxie spirale qui forme un triangle isocèle avec les deux premières étoiles du timon du Grand Chariot ; elle est vue de face et sa taille apparente est proche de celle de la Pleine Lune. Sa faible luminosité de surface la rend difficile à voir dans l’oculaire d’un télescope mais l’appareil photo donne de très bons résultats.

SN 2023ixf est la supernova la plus proche observée au cours des cinq dernières années ; sa luminosité devrait encore augmenter avant de décroître dans quelques semaines. Après avoir éjecté une grande partie de sa masse, le cœur de l’étoile se transformera en étoile à neutrons, extrêmement dense, ou en trou noir. Le processus sera suivi de près par le télescope Hubble qui avait déjà observé l’étoile génitrice avant l’explosion.

De tels événements sont rares dans notre galaxie la voie lactée : moins d’un par siècle. Cependant d’autres galaxies sont plus actives dans la formation d’étoiles massives qui épuisent leur carburant en quelques millions d’années (soit beaucoup plus rapidement que notre Soleil) et finissent dans une gigantesque explosion. C’est ainsi que sont créés les atomes d’éléments lourds au-delà du fer que l’on retrouve ensuite dans le sol des planètes.

Astronomie en Mer – Saison 2023

L’été approche, et les croisières entre « ciel et mer » vont bientôt reprendre !

Soirée Astronomie en Mer avec le Club Ajaccien des Amateurs d'Astronomie

A bord du vieux gréement, l’Atout Vent d’Eux, vous découvrirez les principales constellations et étoiles remarquables du ciel estival, le tout agrémenté de contes mythologiques en relation avec les astres observés.

Au cours de cette croisière de 2 h 30 environ dans le golfe d’Ajaccio, vous pourrez voir certains soirs, passer la Station Spatiale Internationale (ISS), la station spatiale chinoise, des passages de satellites, appelés « trains Starlink », ou encore assister à des lever ou coucher de Lune.

Ces soirées grand public sont programmées uniquement pendant les mois de juillet et d’août en fonction de la météo. Elles se déroulent sous trois conditions essentielles :

  • Un ciel dégagé
  • Une mer d’huile
  • 12 personnes minimum inscrites

Elles peuvent donc être annulées le jour même, souvent à cause des conditions de houle, et reportées.

Tarif unique

40 € par personne

Conditions d'accueil

Uniquement sur réservation. En cliquant sur un des liens ci-dessous vous serez redirigé sur la page HelloAsso du Club et pourrez réserver votre soirée.

Informations pratiques

  • Départ à 21 h 00
  • Se présenter au bateau 30 mm avant le départ, jetée du Marconajo (en face de la gare ferroviaire)
  • Les enfants sont admis à bord uniquement à partir de 7 ans, à la demande du skipper
  • Il n’y a pas de toilettes à bord, pensez à prendre vos précautions avant l’embarquement
  • Les nuits peuvent être fraîches en mer, même l’été ; prévoyez un vêtement.

Contact

Pour tous renseignements, contactez : Lucien Luciani : 06 84 75 71 78

Un gros astéroïde va passer entre la Terre et la Lune ce samedi

L’astéroïde 2023 DZ2 va passer au plus près de la Terre Samedi 25 mars 2023 à 20h50 CET, à une distance de 168300 km soit 40% de la distance Terre-Lune. Il a une taille comprise entre 40 et 90 m, soit autant que celui qui avait détruit 2000 km² de forêt à Tungunska en Sibérie en juin 1908. L’explosion avait dégagé la puissance de 1000 bombes d’Hiroshima.

Par chance, le caillou qui orbite entre 0,99 et 3,32 UA en 3,2 ans n’impactera pas la Terre cette fois-ci ni dans les 100 prochaines années. C’est heureux car il a été détecté tardivement le 27 février dernier, ce qui aurait laissé très peu de temps pour l’intercepter si un impacteur était développé à cette fin. Des astéroïdes de cette taille passent près de la Terre tous les 10 ans environ.

L’objet atteindra une magnitude 10 et sera visible le 25 mars avec un télescope d’amateur. Il se déplace assez lentement (28 000 km/h) mais sa proximité induira un mouvement apparent de 8°/h sur la voûte céleste autour du périgée. C’est ce mouvement qui permettra de l’identifier à l’oculaire.

La simulation avec Stellarium indique la trajectoire qui sera vue depuis Ajaccio. En raison de son mouvement propre, l’objet restera assez bas sur l’horizon sud-est ; il culminera au sud à 22° en fin de nuit.

Trajectoire astéroïde 2023 DZ2
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Mais quand arrive le printemps exactement ?

Cette année l’équinoxe de printemps dans l’hémisphère nord se produit le 20 mars à 21h24 TU : le jour et la nuit durent chacun 12h quelle que soit la latitude du lieu. Le Soleil est exactement sur le point vernal, intersection entre l’équateur céleste et le plan de l’écliptique (le plan de révolution de la Terre autour du Soleil).

Pourquoi la date de cet événement change-t-elle et ne tombe pas tous les ans le 21 mars ?

L’origine de ces variations est double. En raison de la précession de l’axe de rotation de la Terre qui décrit un cône tous les 25769 ans, ce point vernal ou plutôt cette droite tourne lentement sur l’écliptique, d’un angle de 1°23’ par siècle.

C’est la précession des équinoxes, déjà connue des astronomes égyptiens et grecs de l’antiquité.

Ce décalage s’ajoute à l’erreur d’arrondi sur la durée de l’année sidérale (le temps mis par le centre de la Terre pour faire 360° autour du Soleil). Ainsi, dans le calendrier de 365,25 jours par année établi par Jules César, l’équinoxe de printemps « avançait » en moyenne de 12 mn par an soit presque d’un jour par siècle. Au XVIe siècle, l’avance atteignait dix jours et le calendrier des fêtes religieuses n’était plus en phase avec les saisons. Sur les conseils des astronomes, le pape Grégoire XIII  réforma le calendrier en 1582 de la manière suivante :

  • rattrapage de 10 jours calendaires ; ainsi le lendemain du jeudi 4 octobre 1582 fut le vendredi 15 octobre,
  • suppression du caractère bissextile des années séculaires sauf quand elles sont divisibles par 400.

Le calendrier grégorien définit en conséquence une durée moyenne de l’année de 365,2425 jours. Il faut noter que ce calendrier a été adopté très progressivement en Europe, et que l’Eglise orthodoxe utilise toujours le calendrier julien pour le calcul de ses fêtes religieuses.

L’heure de l’équinoxe dans notre calendrier retarde d’environ 5h 48mn chaque année puis avance de 18h 12mn les années bissextiles (en moyenne). Il reste donc une avance quadriennale de 48 mn environ, compensée par l’absence d’année bissextile les années séculaires. Ainsi, l’équinoxe tombera le 20 ou le 19 mars jusqu’à la fin du XXIe siècle, avant de revenir au 21 mars en 2102.

La correction du calendrier grégorien n’est pas parfaite car la durée de l’année tropique (soit entre deux équinoxes) est de 365,2422 jours : les dates des saisons se décalent encore d’un jour tous les 3000 ans environ.

Rendez-vous en 4582 pour une prochaine correction…